S’il y a bien des jeux que j’apprécie, c’est les jeux abstraits… Ils sont bien souvent courts, dotés d’une profondeur stratégique avec une vraie courbe d’apprentissage et surtout ont un avantage ENORME. C’est la meilleure passerelle des non joueurs vers le jeu de plateau moderne. C’est pour cette raison que j’en apporterai quelques-uns à St André les vergers Samedi…
Mais depuis quelques temps, les éditeurs boudent quelque peu ce genre de jeux pour 2 raisons principales :
-L’innovation est rare dans ce domaine : il faut bien souvent capturer une pièce adverse ou forcer l’adversaire à jouer d’une manière imposée (Ce manque d’originalité n’est-il pas également présent dans les autres jeux d’aujourd’hui ?)
– Jeu abstrait est forcément synonyme de matériaux nobles (bois, cuir) et donc cout élevé…
Faisons rapidement un petit tour des éditeurs les produisant, en illustrant mon propos avec de quelques jeux de ma ludothèque.
Editeur 1 : Gigamic développe depuis des années une gamme « jeux abstrait » avec en tête Quarto et Pylos. Le premier revisite le morpion. Pour gagner, un joueur doit aligner 4 pièces ayant les mêmes caractéristiques (couleur, taille….). Autre subtilité (non négligeable), un joueur ne choisit pas la pièce qu’il va jouer mais donne celle que va jouer son adversaire ! Un jeu malin, tactique qui fait office d’indispensable. Dans Pylos, un joueur ne doit pas poser sa dernière boule sur la pyramide, il va donc devoir économiser ses coups par une mécanique de « saut ». Vraiment plaisant. Depuis quelques temps, Gigamic ralentit les sorties de cette collection… Malheureusement …
Editeur 2 : Jactaléa (nouvellement blue orange) a développé des jeux magnifiques en cuir pendant des années avec comme auteurs vedettes Claude Leroy et Bruno Cathala. Je vais vous parler de 2 jeux de cette gamme. Mana, tout d’abord, où il faut éliminer le daimyo de l’adversaire. Pour cela vous déplacez un de vos pions sur le plateau, l’endroit où vous vous arrêtez va imposer à votre adversaire les pièces qu’il pourra bouger et son nombre de cases de déplacement. Simple et réellement tactique. Enfin Exxit, est un ovni… Les pièces dansent et fabriquent globalement le plateau. A découvrir, tant il est original et difficile à expliquer en quelques phrases. Pour pallier l’aspect jeu abstrait = jeu cher, Jactaléa a changé sa politique éditoriale en proposant des petits jeux abstrait illustrés dans une petite boite à 10 euros. J’apprécie notamment Okiya. Mais plus, le temps passe et plus cet éditeur délaisse à son tour les jeux abstraits.
Editeur 3 : Ferti continue son développement de jeux de stratégie à 2. Après son succès Siam, il adapte en 2014, yokai no mori une version simplifiée du shogi avec des illustrations de naïade magnifiques.
Un autre jeu en vracs. Juste pour terminer, je voulais vous parler de lutinfernal, un jeu édité par Pygmoo (éditeur mort malheureusement ) dont j’ai aidé au développement. Le principe est simple, il faut être majoritaire pour pétrifier les pions de l’adversaire mais attention, le plateau est perpétuellement en mouvement. Un peu chaotique mais terriblement addictif.
Alors pourquoi écrire cet article si ce n’est pas un genre de jeux pratiqués au club ? Pour convertir Jean Jacques, joueur d’échecs mais aussi pour vous parler d’un projet participatif sur Ulule : Contrées… Un lien vers le jeu ici : http://contrees.fr/
Il semble réellement intéressant et beau… Est-ce que quelqu’un veut pledger sur ce projet avec moi ?
La règle
le « dépunchage »
Les lieux
le plateau de jeu et les pions 
La monnaie du jeu : des perles
La manœuvre la plus délicate !
